Risque d’entreprise lié à la santé mentale et au bien-être des employés
Au cours de la dernière année, la santé mentale et le bien-être sont devenus des éléments de risque prioritaires pour les personnes et les organisations. La pandémie de COVID-19, combinée au changement rapide de l’économie et à l’incertitude croissante à l’égard de l’avenir, a aggravé les problèmes de santé mentale préexistants. Dans un récent sondage mondial, plus de deux participants sur cinq ont déclaré que leur santé mentale s’était aggravée depuis le début de la pandémie.[1] Dans un autre sondage, près du tiers des Américains ont affirmé présenter des symptômes d’anxiété ou de dépression, soit trois fois plus qu’en 2019.[2]
Parallèlement, la crise a sensibilisé le public à la santé mentale et au bien-être en milieu de travail. Un sondage mondial sur le bien-être mené en 2021 a révélé que 82 % des entreprises mondiales croient que le bien-être est important.[3] Bien que la reconnaissance soit un pas de plus dans la bonne direction, la plupart des entreprises ont encore beaucoup de chemin à parcourir pour gérer adéquatement les risques liés à la santé mentale et au bien-être des employés. La recherche la plus récente se penche sur l’analyse de rentabilité du bien-être, les risques sous-jacents pour le rendement et ce que les entreprises peuvent faire pour renforcer la résilience de leur main-d’œuvre. Voici trois éléments que les entreprises devraient toujours garder en tête :
Le bien-être a une influence sur les résultats
Les résultats sont concluants : Le bien-être des employés améliore le rendement de l’entreprise. Des employés plus forts améliorent les résultats opérationnels dans des domaines clés comme la satisfaction et la fidélisation de la clientèle, l’acquisition de clients, les profits de l’entreprise et le Net Promoter Score (NPS).[4] De plus, la santé et le bien-être des employés s’inscrivent tout à fait dans le volet social des facteurs environnementaux, sociaux et liés à la gouvernance (ESG), volet qui joue un rôle croissant dans la façon dont une organisation est évaluée par les investisseurs, les parties prenantes, les employés et les clients. Cela signifie que le bien-être des employés a une incidence directe sur l’accès des entreprises à des capitaux, ainsi que sur leur capacité d’attirer et de fidéliser les meilleurs talents.
Contrairement à la croyance populaire, le bien-être est plus qu’une question de ressources humaines. Le risque actuel pour la santé mentale et le bien-être des employés n’est rien de moins qu’un risque d’entreprise qui peut avoir une incidence sur la capacité de celle-ci à atteindre ses objectifs opérationnels de façon durable.
Le bien-être peut (et doit) être mesuré
La plupart des organisations sont généralement conscientes des risques liés à la santé et au bien-être de leurs employés, mais elles sont beaucoup moins nombreuses à comprendre l’incidence réelle des programmes de bien-être ou le portrait complet de leur exposition au risque. Lorsqu’on a demandé aux entreprises quels étaient les principaux obstacles au lancement ou à l’élargissement des initiatives liées au bien-être, 44 % d’entre elles ont mentionné la difficulté de mesurer le rendement de ces initiatives et 32 % ont souligné ne pas bien comprendre leur valeur et ne pas être en mesure de la démontrer.[5] Par conséquent, les entreprises ont préféré choisir des initiatives de bien-être limitées comme élargir leurs programmes d’aide aux employés existants ou offrir des horaires plus flexibles.
Pour ce qui est de mesurer le risque lié au bien-être des employés, la bonne nouvelle est que les méthodes traditionnelles d’évaluation des risques peuvent être appliquées. Les risques liés au bien-être peuvent être surveillés au moyen d’un ensemble d’indicateurs proactifs et réactifs, comme les indices de mobilisation, la productivité et la fidélisation des employés. Les entreprises peuvent ensuite quantifier leurs risques et leurs pertes potentielles à l’aide des mêmes techniques de modélisation de scénarios qui sont appliquées à tout autre risque d’entreprise (voir Trois façons d’évaluer les risques en matière de bien-être de vos employés). Cela permet d’établir un cadre clair à l’intention des gestionnaires de risques et des dirigeants. Ils peuvent donc prioriser leurs ressources et prendre des décisions éclairées fondées sur des données quant aux initiatives à privilégier et aux montants à investir dans la santé mentale et le bien-être des employés.
Le bien-être exige une stratégie
Le bien-être influe sur le rendement de l’organisation seulement lorsqu’une stratégie claire est en place.[6] Une stratégie de bien-être se définit comme un plan d’action à long terme qui vise à atteindre les solutions et les objectifs en matière de bien-être, tandis qu’une initiative est un événement, un programme ou une activité autonomes ou ponctuels. En Amérique du Nord, alors que 89 % des entreprises ont au moins une initiative en matière de bien-être en place, seulement 53 % ont adopté une stratégie de bien-être à long terme. Ces résultats indiquent que près d’une entreprise sur deux ne récolte pas les bénéfices de ses investissements dans le bien-être de ses employés. Pour obtenir un rendement optimal, les employeurs doivent aller au-delà d’une application informatique ou d’un atelier et intégrer le bien-être à leur stratégie en matière de ressources humaines et de rendement.
Toutes ces ressources sont en anglais.
[1] “The other COVID-19 crisis: Mental health,” Qualtrics
[2] “Companies Target a New Market: The Stressed Out,” The Wall Street Journal
[3] [4] [5] [6] 2021 Global Wellbeing Survey | Aon