Skip to main content

Quatre étapes essentielles pour gérer les risques et les occasions liés aux facteurs ESG au niveau des conseils d’administration

Qu’il s’agisse de directives de l’Église méthodiste du 19e siècle contre l’investissement dans les actions « immorales »,[1] du mouvement antiapartheid des années 1980 en Afrique du Sud ou des appels plus récents à une plus grande transparence en matière de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI), évaluer les organisations en fonction de leurs antécédents en matière de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) n’a rien de nouveau.

Toutefois, l’utilisation de critères ESG par les compagnies d’assurance pour évaluer le profil de risque d’une entreprise est un phénomène plus récent. Par conséquent, les stratégies ESG d’une entreprise ont un impact concret sur ses résultats. Les assureurs veulent encore savoir si une entreprise pourrait être exposée à des risques accrus en raison du risque traditionnel. Toutefois, les risques et les occasions liés aux facteurs ESG donnent maintenant lieu à différents types d’évaluation des risques.

Les risques et les occasions liés aux facteurs ESG peuvent comprendre des éléments aussi disparates que les règles d’éthique de l’entreprise, sa politique à l’égard de l’énergie renouvelable ou son investissement en matière de DEI. Ces facteurs sont particulièrement importants lorsque l’on tient compte des risques dans des secteurs comme l’assurance des administrateurs et des dirigeants, car l’examen des questions de gouvernance comme la rémunération des cadres supérieurs et l’éthique d’entreprise a pris de l’ampleur, ainsi que l’assurance responsabilité civile liée aux pratiques d’emploi.

Les membres du conseil d’administration pourraient également faire l’objet d’un examen minutieux portant sur des questions d’ordre social comme l’incidence sur la collectivité. L’un des risques est la possibilité de poursuites intentées par des actionnaires pour le non-respect des engagements en matière de DEI d’une entreprise. Bien que les risques liés à la réputation ne soient pas nouveaux, ils font continuellement partie des 10 principaux risques auxquels font face les entreprises.[2] C’est une catégorie de risques qui est largement touchée par les facteurs ESG.

Les enjeux ESG continueront probablement d’être importants dans un avenir prévisible, de sorte que les gestionnaires de risques doivent s’assurer d’avoir une stratégie claire en matière de risques ESG, ce qui comprend une collaboration avec les dirigeants d’entreprise pour gérer les risques ESG avant qu’ils n’aient une incidence sur leur programme de gestion des risques.

 

Quatre étapes pour atténuer les risques ESG

Une stratégie ESG efficace peut aider à atténuer les risques dans un contexte de surveillance accrue en matière de souscription.

 

1

Déterminer les facteurs importants

Les risques ne sont pas tous pareils, et il en est de même pour les risques ESG. Par exemple, les entreprises fortement réglementées comme les fabricants d’appareils médicaux devront avoir une politique d’éthique d’entreprise plus solide que ceux des autres secteurs. Votre conseil d’administration devrait déjà avoir abordé les facteurs ESG dans le cadre de la stratégie globale de l’entreprise, mais votre assureur pourrait vouloir obtenir des renseignements supplémentaires sur cette stratégie. Pour de nombreuses sociétés ouvertes, cela signifie examiner ce que les principaux investisseurs considèrent comme important, notamment la gestion du capital humain, la cybersécurité et les changements climatiques.

 

2

Combler les lacunes

Déterminez dans quels cas il est rentable et avantageux d’apporter des améliorations, en gardant toujours à l’esprit le maintien et l’augmentation de la valeur pour les actionnaires et le développement durable de l’entreprise. Dressez le bilan de vos stratégies et pratiques actuelles en matière de facteurs ESG et déterminez les pratiques qui présentent des lacunes par rapport aux objectifs énoncés et par rapport à celles des sociétés comparables du secteur. Cette méthode vous fournira des données utiles pour savoir si vous êtes sur le bon chemin ou non. Il est tout aussi important pour les gestionnaires de risques de gérer les risques avant qu’ils ne deviennent majeurs. N’ayez pas peur de mettre en œuvre des réformes avant que les problèmes ne soient évidents pour des observateurs externes. Une leçon que toutes les entreprises devraient avoir tirée récemment est que les mauvaises pratiques, les mauvaises stratégies et les mauvais comportements d’entreprise finiront par être dévoilés, et que les entreprises impliquées en subiront les conséquences.

 

3

Faire des divulgations succinctes

Vous serez reconnu si vous annoncez vos intentions à l’égard des facteurs ESG, mais vous obtiendrez encore plus de reconnaissance de la part des investisseurs et des parties prenantes si vous traduisez vos intentions en actions définies et mesurables. Vous pouvez le faire dans vos communications externes : si vous ne dites pas au monde ce que vous faites, vous ne serez pas reconnu. La trame narrative en matière de stratégie ESG devrait être positive et axée sur l’avenir plutôt que d’être déterminée par une crise. Elle devrait mettre l’accent sur les résultats à court terme comme à long terme. Assurez-vous qu’elle est guidée par vos communications et non par celles de vos concurrents, des médias ou des organismes de réglementation. Communiquez constamment au moyen d’outils comme vos rapports annuels ou trimestriels, votre énoncé de vote par procuration, les rapports sur le développement durable et le site Web de votre entreprise. Communiquez clairement vos actions liées aux facteurs ESG.[3]

 

4

Réévaluation continue

Surveillez vos progrès et continuez d’améliorer votre approche, car les facteurs ESG importants et les informations requises continueront d’évoluer. Il ne s’agit pas d’un processus réglé une fois pour toutes. Revoyez constamment où vous en êtes dans le spectre des entreprises, car de nombreuses sociétés sont à différentes phases de leur parcours ESG[4]. Puisqu'il s’agit d’un domaine émergent, les entreprises pourraient constater qu’une bonne stratégie ESG doit avoir un objectif en mouvement. C’est pourquoi il est important d’avoir une stratégie clairement définie, ainsi que la résilience nécessaire pour permettre de comprendre que les entreprises qui s’adaptent au contexte ESG en évolution seront celles qui réussiront.

 

Bien que les facteurs ESG constituent un enjeu pour l’ensemble de l’organisation, les gestionnaires de risques doivent être prêts à faire part de leurs préoccupations à leur conseil d’administration. Alors que les facteurs ESG étaient auparavant vus, dans le meilleur des cas, comme étant le prix à payer pour de bonnes relations publiques, ils sont maintenant considérés comme une véritable occasion d’innover. Dans son message annuel aux dirigeants d’entreprise, le président de Blackrock, Larry Fink, a été direct : « Chez BlackRock, nous sommes convaincus que les entreprises sont plus performantes lorsqu’elles ont pleinement conscience de leur rôle dans la société et qu'elles agissent dans l’intérêt de leurs collaborateurs, de leurs clients, des communautés dans lesquelles elles évoluent et de leurs actionnaires. »[5]

Encore une fois, aucune stratégie ne peut éliminer tous les risques. Mais puisque les assureurs examinent de plus en plus les risques et les occasions liés aux facteurs ESG, le fait d’avoir mis en place une approche et une stratégie ESG solides apaisera les préoccupations en matière de souscription.


[1] JSTOR, Socially Responsible Investing in the United States (en anglais)

[2] 5. Damage to Reputation/Brand – 2021 Global Risk Management Survey (aon.com) (en anglais)

[3] Cinq choses à savoir sur la stratégie ESG (en anglais)

[4] Symposium d’Aon (en anglais)

[5] Lettre annuelle de Larry Fink aux dirigeants d’entreprise de 2022 | BlackRock