Quatre étapes pour contribuer à réduire la volatilité du marché de l’assurance des biens
Les dernières années ont été porteuses de formidables défis pour les gestionnaires de risques. La pandémie de COVID-19 et la chute du PIB qui en découle à l’échelle mondiale sont en elles-mêmes difficiles, mais en même temps, le marché de l’assurance s’est considérablement durci. De nombreux gestionnaires de risques constatent maintenant leur 15e trimestre consécutif d’augmentation des tarifs d’assurance des biens, les deux ou trois derniers renouvellements ayant entraîné des augmentations de plus de 10 %.
En réponse à cette volatilité, les entreprises explorent des stratégies pour contrôler les primes. Pour assurer la compétitivité de leur organisation, les gestionnaires de risques doivent comprendre l’utilité de tous les produits disponibles en matière de risque et suivre un processus en quatre étapes pour concevoir une couverture des biens adaptée ;à leurs besoins.
Contrôler les coûts : un processus en quatre étapes
Les entreprises qui cherchent à reprendre le contrôle de leurs coûts liés au risque peuvent suivre un processus en quatre étapes qui repose sur une approche à long terme, plutôt que transactionnelle, de la couverture. Ce processus peut permettre aux gestionnaires de risques de personnaliser leurs solutions au profil de risque individuel de leur organisation.
Élaborer une vision à long terme
Selon notre expérience, trop d’entreprises adoptent une attitude réactive et adaptent leurs comportements d’achat aux fluctuations du marché à court terme. Une perspective plus large, qui comprendrait l’évaluation des facteurs inflationnistes généraux des 10 à 20 dernières années, pourrait donner aux entreprises une idée plus précise des coûts de transfert de risques.
Des solutions de rechange en matière de risque pourraient faire partie de la solution, mais les entreprises ne peuvent évaluer avec précision l’utilité de ces solutions sans avoir une vision complète à long terme du niveau de risque qu’elles sont prêtes à assumer et de la façon dont ces options peuvent servir de complément aux produits traditionnels. De plus, la mise en place de solutions de rechange exige du temps et des capitaux. Les gestionnaires de risques peuvent élaborer une vision globale en déterminant le coût associé à leur risque et le niveau de risque qui est acceptable pour leur organisation.
Rassembler les données nécessaires
Pour créer un profil de risque précis, les entreprises doivent obtenir des renseignements auprès de l’ensemble de l’organisation : historique des sinistres, analyses comparatives, primes, rétention des sinistres, schématisation de la chaîne d’approvisionnement et expositions à des éléments de durée conditionnelle, entre autres. La réalisation d’un exercice détaillé de gestion des risques est un processus long qui exige la collaboration des fonctions et des unités fonctionnelles. Par conséquent, de nombreux gestionnaires de risques ont de la difficulté à obtenir les données dont ils ont besoin pour se livrer à cet exercice. Un courtier de premier ordre devrait être bien positionné pour aider à recueillir les mesures dont les gestionnaires de risques ont besoin pour obtenir des renseignements sur le risque.
Un effet positif de la pandémie est que les cadres supérieurs et les gestionnaires ont bénéficié de plus de temps pour recueillir des renseignements. Parallèlement, les équipes de la haute direction ont commencé à se concentrer davantage sur le risque et sur les mesures à prendre pour contrôler les coûts d’assurance. Les gestionnaires de risques sont maintenant mieux placés pour regrouper les données qui appuieront la prise de décisions.
Effectuer les modèles et les prévisions
Avec ces données en main, les entreprises peuvent effectuer une modélisation pour déterminer leurs niveaux de rétention du risque optimaux. Pour ce faire, ils pourraient explorer des aspects tels que les interdépendances des risques ou les coûts associés à la perturbation continue des activités et aux stratégies d’atténuation. Ces renseignements sont essentiels, car ils permettent aux équipes d’évaluer avec précision les options et de faire des compromis. Par exemple, une entreprise peut déterminer que l’achat pour un sinistre maximum prévisible d’un événement survenant une fois tous les 500 ans n’est pas un investissement judicieux et revenir à un niveau de couverture plus conforme à son profil global de risque.
Participer à la prise de décisions axées sur les données
L’obtention d’une assurance des biens adaptée aux besoins nécessite un dialogue éclairé et une compréhension approfondie des compromis à faire. Une fois que les gestionnaires de risques ont terminé leurs modèles et leurs prévisions, ils devraient présenter leurs constatations aux cadres supérieurs.
De nombreuses entreprises ont utilisé ce processus pour augmenter considérablement leur rétention en modélisant le risque de catastrophe, en analysant le coût total du risque et en quantifiant les valeurs actualisées et vérifiées des pertes associées à l’interruption des activités. Les résultats peuvent indiquer le point de rupture entre la capacité du marché et la rétention des risques. Cette analyse factuelle peut aider les cadres supérieurs à participer à la prise de décisions axées sur les données pour déterminer le niveau de rétention des risques..
Examiner attentivement les solutions de rechange en matière de risque
Les produits de rechange pour le transfert de risques comprennent une gamme de produits qui peuvent être utilisés de manière stratégique et spécifique pour gérer le risque, y compris des sociétés mères et sociétés captives protégées, des solutions structurées de gestion du risque et l’assurance paramétrique.1 Bon nombre de ces solutions existent depuis un certain temps.
Certaines des entreprises qui ont exploré ces solutions de rechange se trouvent dans des sous-secteurs en difficulté qui ont subi des pertes historiques au cours des dernières années et dont le profil de risque a considérablement changé. Par exemple, certaines grandes sociétés ont subi des pertes de plusieurs millions de dollars à la suite de catastrophes naturelles comme des tempêtes de vent, des inondations et des feux de forêt.
D’autres entreprises se sont tournées vers des produits de transfert de risques de rechange en raison de leur taille et de leur portée mondiale en matière de risque. Une fois qu’elles ont acheté une couverture sur le marché traditionnel, certaines entreprises se tournent vers les marchés spécialisés pour obtenir des couvertures supplémentaires ou pour résoudre des problèmes précis et urgents. Certaines organisations prévoyantes ont cherché des solutions de rechange, car elles se rendent compte que leurs polices d’assurance des biens actuelles ne leur permettront pas de remettre leur entreprise sur les rails après une catastrophe naturelle ou un sinistre.
Malgré ces cas d’utilisation, les gestionnaires de risques ne devraient pas voir les solutions de rechange comme une panacée à la hausse des tarifs. Et à mesure que le marché commence à se modérer, l’intérêt pour certains de ces concepts diminuera probablement. Toutefois, la qualité des données sous-jacentes est tout aussi importante dans les solutions traditionnelles de transfert de risques que dans les solutions de rechange de transfert de risques. Améliorer les données contribue aux deux options.
Avantages continus
Les gestionnaires de risques peuvent se mettre dans une position avantageuse en recourant à des données et à des analyses pour évaluer le risque dans un contexte de volatilité du marché. Le processus améliore la visibilité du risque et de la rétention tout en améliorant la résilience et en informant les gestionnaires de risques des niveaux de protection et des coûts sur le marché.
Nous croyons que cette approche prendra de l’ampleur au cours des prochaines années. Les entreprises qui prennent ces mesures proactives – en fondant leurs décisions d’achat sur des données, des analyses et une compréhension approfondie de leurs options – seront mieux en mesure de bâtir un portefeuille de produits d’assurance des biens de premier ordre.