Prendre le contrôle du risque dans le marché en évolution de l’assurance risques divers
Le secteur nord-américain de l’assurance risques divers a été aux prises avec son marché le plus difficile depuis de nombreuses années. Certains changements favorables pourraient être en train de se produire, par contre1. Nous observons des signes d’amélioration et une concurrence accrue dans le marché primaire de l’assurance risques divers jusqu’au troisième trimestre de l’année 2021, alors que la concurrence vigoureuse du marché primaire fait baisser les tarifs.
Dans la plupart des cas, les assureurs se livrent une concurrence acharnée en matière d’assurance primaire, tant sur le plan des tarifs que des garanties. Il est important de noter les points suivants :
Il est essentiel de bien comprendre votre programme d’assurance risques divers afin de gérer votre position de manière proactive tout en cherchant à continuellement l’améliorer dans un marché en évolution. Bien qu’il n’y ait pas de solution miracle sur un tel marché, une stratégie prévoyant le déploiement d’un effort à plusieurs volets pour réduire les coûts des sinistres, notamment le contrôle des risques, la gestion efficace des réclamations et des affaires juridiques, ainsi que la modélisation actuarielle et des risques, est plus essentielle que jamais, car les coûts des sinistres représentent encore plus de 70 % du coût total des risques pour la plupart des grandes organisations nord-américaines.
Idées et stratégies de placement non traditionnelles
L’utilisation de captives et d’autres stratégies de gestion des risques se poursuit. Il est encore temps de se montrer proactif en envisageant des idées et des stratégies de placement différentes pour vous aider à contrôler et à améliorer vos résultats en matière de risque. Le fait de conserver plus de risques est un choix courant lorsque les prix de l’assurance demeurent élevés, mais il est important de prendre ces décisions de façon stratégique et réfléchie afin de s’assurer que l’hypothèse de risque convenue est une décision éclairée pour l’organisation et ses principales parties prenantes.
L’utilisation de données et de ressources analytiques de premier ordre vous aidera à comprendre la façon judicieuse de dépenser le capital dans les tranches pour lesquelles la fréquence des sinistres est prévisible par rapport aux tranches excédentaires, et dans quel champ vous pouvez vous permettre de conserver les risques. Que ce soit au moyen d’une quote-part ou des tranches excédentaires, envisagez la stratégie optimale de conservation des risques qui aura le moins d’incidence sur vos activités, et qui fournira également un bon équilibre entre le transfert des risques et la rétention. Les facteurs à prendre en considération peuvent comprendre les suivants :
Au cours des décennies de ralentissement du marché, il était considéré comme une stratégie avantageuse de compléter les tranches de transfert de risque avec une couverture à 100 % et des montants de garantie très élevés. Dans le marché d’aujourd’hui, il peut être judicieux d’envisager un programme dans le cadre duquel les risques sont conservés dans certains volets des activités lorsqu’un transfert des risques n’est pas possible ou rentable.
De même, il est important d’examiner les limites totales dans le contexte de multiples analyses comparatives variables, et pas seulement avec les pairs du secteur dont les expositions peuvent être très différentes. La probabilité de sinistre dans les tranches excédentaires peut également être prise en compte afin que le conseil d’administration puisse évaluer le niveau de confiance associé à la souscription d’une assurance.
Quel est le coût du capital dans votre organisation? Bien que l’assurance soit devenue plus onéreuse, il est probable qu’elle permettra une meilleure utilisation des fonds propres conditionnels pour les tranches de transfert qui présentent un risque plus élevé que la solution de mettre des fonds de côté en cas de catastrophe ou d’événements imprévisibles.
Il existe de multiples possibilités de prendre en charge plus de risques dans les tranches où la fréquence des sinistres est prévisible ou la fréquence des pertes est élevée, là où les économies en matière de prime peuvent être très importantes. Ces stratégies peuvent faire appel à des captives, qu’elles soient détenues en propriété exclusive ou qu’elles soient distinctes, mais nombre d’entre elles ne nécessitent pas une captive d’assurance. Il peut s’agir de quotes-parts ou d’hypothèses de risque à tranches plus élevées, de franchises d’autoassurance, de protection en excédent de perte, de financement du risque sur plusieurs années ou d’autres stratégies.
Le déploiement d’une captive peut faciliter l’accès au capital de réassurance, ce qui permet d’accroître le choix des assureurs de première ligne et de réaliser des gains d’efficacité. Une considération importante à ne pas négliger lorsqu’on augmente la rétention des risques réside dans les exigences contractuelles ou de conformité nécessaires pour la preuve d’une assurance quant à la responsabilité financière.
Étude de cas : Modes alternatifs de financement du risque
Voici un exemple de la façon dont une grande organisation, dont les risques divers sont tout aussi importants et complexes, a économisé une somme importante en primes et a géré le coût total du risque au moyen d’une stratégie de financement des risques non traditionnelle. La société cliente a dû faire face à un intérêt limité du marché pour son programme d’assurance responsabilité civile excédentaire malgré un excellent historique des sinistres. En particulier, le coût de l’assurance parapluie principale, qui s’élevait à plus de 10 millions de dollars au-delà de la tranche des 5 millions de dollars, était prohibitif.
L’entreprise a conclu un programme triennal bien conçu, sur un marché proposant des solutions de financement des risques non traditionnels, qui crée un fonds d’indemnisation des sinistres qui ne sera affecté que lorsqu’il y a des demandes de règlement dans cette tranche. Le profil des coûts sur trois ans change radicalement, qu’il y ait ou non des demandes de règlement. Cette stratégie efficace réduit de moitié les coûts de l’organisation pendant les années où il n’y a pas de demandes de règlement, mais même s’il y en a, les coûts sont équivalents à ceux qu’une approche d’assurance traditionnelle aurait engendrés.